La forêt de Bondy

LA FORÊT DE BONDY

L'actuelle forêt de Bondy n'est qu'une infime partie de ce qu'elle a été, au Moyen Age elle s'étendait sur tout l'est Parisien jusqu'à la forêt de Fontainebleau. Une réputation sulfureuse s'attache à cette forêt, les brigands y auraient été légion et la légende raconte qu’un ange aurait sauvé des marchands… Un pèlerinage a depuis été organisé à la chapelle Notre-Dame des Anges dans le village qu'était alors Clichy-sous-Bois. Très tôt surexploitée pour fournir les matières premières au développement de la capitale, elle est d'abord morcelée pour satisfaire aux besoins du développement de l'agriculture. Elle sera, au cours du XIXème et surtout XXème siècle, décimée pour loger l'afflux de population s'installant dans la région parisienne durant cette période. L'acquisition progressive depuis 1968 des terrains de la forêt de Bondy par la région Ile de France a permis de sauvegarder ces espaces naturels de l'urbanisation. C'est en 1999 que l'Agence des Espaces Verts (AEV) reçoit la mission de gérer la forêt régionale de Bondy. Il est à noter que quelques traces de cette forêt subsistent sous forme de bosquets d'arbres, souvent de très vieux chênes, dans des propriétés privées du Raincy et de Livry-Gargan.

Avec le parc de la Poudrerie, le bois de Bernouille, la fausse Maussoin et plus au nord le parc Valbon, la forêt régionale de Bondy est un maillon important des espaces naturels de la Seine-Saint-Denis. S'étendant sur 170 hectares sur les communes de Montfermeil, Clichy sous bois et Coubron, elle possède une richesse écologique remarquable. Classée en zone Natura 2000 au titre de la directive "oiseaux", elle accueille une colonie avifaune très variée, entre autres, Pic noir et le Héron cendré. Son réseau d'étangs, mares et fossés offre des lieux humides propices au développement d'espèces de batraciens tel que le Triton palmé ou bon nombre de Salamandres. La palette d'essences d'arbres couvre, toutes les espèces locales : plusieurs variétés de chênes, l'Erable, le Tremble constituent l'ossature forestière, mais le Bouleau, le Charme et le Frêne tiennent une place importante. 2 hectares interdits au public constituent un "sanctuaire" écologique indispensable pour préserver les espèces les plus fragiles. La forêt de Bondy accueille environ un million de visiteurs par an, mettant la biodiversité de cet espace naturel à rude épreuve.

En 1980, l'AEV a réaménagé totalement la forêt afin de favoriser une cohabitation entre l'accueil du public et la préservation du milieu naturel. Cette nouvelle organisation s'est traduite par la création de grandes allées de promenade et de vastes pelouses où la population peut profiter de lieux de détente loin du vacarme automobile. Des pontons ont été installés au bord de certains étangs offrant des vues superbes et facilitant l'accès aux pêcheurs. Des massifs arbustifs ont été plantés afin d'offrir un refuge aux différentes espèces d'insectes et d'animaux. Un réseau de pistes cyclables offre de grandes ballades en sous-bois. L'aqueduc de la Dhuis traverse la forêt de Bondy et permet aux randonneurs de rejoindre les rives de la Marne au niveau de Dampmart en Seine-et-Marne, après une marche de 27 kilomètres... tout de même.

La forêt régionale de Bondy est un espace naturel inestimable mais fragile, le nombre élevé de visiteurs nous fait craindre pour son équilibre écologique. L'AEV a, jusqu'à maintenant, réussi à maintenir une biodiversité dynamique malgré les contraintes urbaines. La proximité de la forêt avec des zones urbaines appelées à se densifier plus encore et l'arrivée de la ligne 15 du RER détermine EnDeMa 93 à demander à ce que d'autres espaces naturels soient aménagés pour préserver la biodiversité et répondre aux aspirations de nature des populations.