Carrière de l’ouest : visite de la secrétaire d’État auprès du ministre d’Etat de la transition écologique et solidaire.
Endema93 attendait beaucoup de la visite d’Emmanuelle Wargon sur le site de la carrière de l’ouest mardi 28 mai. Une réunion entre les élus, la Gabinienne d’Aménagement et la secrétaire d’État s’est tenue à la sous-préfecture du Raincy, puis nous nous sommes tous retrouvés sur le site. Le collectif Carrières de l’ouest, l’Association des résidents du Parc Carette, Gagny Action Citoyenne et Endema93 composaient la délégation des opposants au projet de construction de 2000 logements.
Notre association a pu s’exprimer, mais nous aurions souhaité pouvoir développer nos arguments sur les conséquences dramatiques qu’entraînera ce projet sur l’environnement et sur le vivre ensemble dans notre territoire. Le cadre de cette rencontre n’était pas propice aux échanges précis.
La secrétaire d’État nous a expliqué qu’il fallait que les aménageurs revoient leur projet, mais elle n’a pas remis en cause le principe même de l’urbanisation de la carrière de l’ouest.
ENDEMA93 rappelle que le rapport sur la perte catastrophique de la biodiversité en France dénonce comme principal responsable la destruction de l’habitat naturel par l’urbanisation et l’artificialisation des sols.
Madame Wargon a confirmé que les fonds Barnier pouvaient être utilisés pour sécuriser les maisons en danger, mais qu’en aucun cas, ils ne pouvaient être utilisés pour le comblement de la carrière. Ce qui nous permet d’en conclure que, dès lors que les maisons seraient mises hors de danger par cette source de financement, le préfet aurait rempli sa mission et n’aurait plus aucune raison de déclencher une Procédure Intégrée pour le Logement (PIL).
Des trois maires, seul Mr Genestier (Le Raincy) est résolument contre ce projet, Mr Calmejane (Villemomble) ne s’y oppose pas franchement, Mr Teulet (Gagny) lui, se prononce clairement en faveur du projet. Les députés des circonscriptions concernées semblent s’en remettre à l’avis de la secrétaire d’Etat.
Il nous apparaît donc que la volonté des pouvoirs publics est de « trouver un équilibre entre les constructions et la nature » et de rendre accessible au public l’ensemble du site, ce qui entraîne l’obligation d’un comblement total. Pour faire face au coût, il faudra urbaniser la carrière. Nous aurions donc à faire à une opération immobilière classique qui, après avoir mis en avant le risque d’effondrement, utiliserait l’argument de l’accessibilité du public au site, permettant de livrer 14 hectares de terrain à bâtir aux promoteurs.
La position de la Gabinienne d’Aménagement est sans ambiguïté : elle ne financera le comblement qu’à l’obtention des permis de construire purgés de tout recours. Une fois écarté le danger pour les maisons, le choix que devront faire les pouvoirs publics est simple : soit ils modifient les documents d’urbanismes indispensables à la construction des logements et endossent la responsabilité de la destruction d’un espace naturel, soit ils refusent le projet de la Gabinienne d’Aménagement et ils ouvrent un nouveau chapitre de l’histoire de la carrière de l’ouest.
Depuis longtemps, ENDEMA93 propose un aménagement de la carrière de l’ouest. Il consisterait d’abord à expulser la société Marto qui a pollué et dénaturé le site et à décider de créer un espace naturel accessible au public. Bien évidemment, il faudra s’armer de patience pour atteindre cet objectif, mais une fois ce site sanctuarisé, nous avons tout le temps pour définir les axes et le timing de ce futur espace naturel et de faire avancer notre projet pas à pas en saisissant chaque opportunité. Dans un premier temps, l’installation de géogrilles permettra de créer des cheminements sécurisés. ENDEMA93 souligne que les galeries sont la meilleure assurance contre les inévitablement tentations des promoteurs de mettre la main sur 14 hectares de foncier qui seraient constructibles puisque comblés.
Enfin, ENDEMA93 rappelle que la population des 5 communes entourant la carrière de l’ouest est d’environ 140 000 habitants et que la superficie du site est de 140 000 m² soit 1 m² par habitant. Est ce trop demander d’avoir 1 m² de verdure par habitant dans un territoire carencé en espaces verts ?
Nous attendons un engagement fort en faveur de la biodiversité.