Déconfinement : le vélo une solution efficace de protection.
La pandémie du Covid-19 remet en question l’organisation économique, sanitaire et environnementale mise en place en France depuis des décennies. Face à l’urgence et faute de solutions alternatives pour notre pays, le gouvernement a pris la décision de confiner la population, puis d’entamer le 11 mai 2020 le déconfinement.
Les modalités pratiques d’une telle décision entraînent un grand nombre d’incertitudes et nous obligent à trouver des solutions de distanciation sociale. Avec le retour au travail, se pose le problème des transports et plus particulièrement celui des transports en commun. Comment organiser les déplacements de la population sans relancer la pandémie ?
Pour permettre aux usagers de respecter les distances, le gouvernement a demandé qu’un nombre suffisant de moyens de transport soit mis en place, parallèlement à la poursuite du télétravail, au lissage des horaires d’embauche. Mais ces mesures conjuguées au port du masque obligatoire permettront-elles de limiter les contacts ?
L’autre crainte est que chacun choisisse d’utiliser sa voiture personnelle, causant ainsi une saturation du trafic routier qui aurait des conséquences négatives dans la lutte contre le coronavirus et sur l’efficacité de la reprise du travail et génèrerait une reprise de la pollution atmosphérique.
Face à cette situation sans précédent et dans le département le plus touché du pays, ENDEMA93 se veut, plus que jamais, force de proposition.
Depuis de nombreuses années, ENDEMA93 défend l’usage du vélo comme moyen de transport pertinent pour les déplacements du quotidien. Avec une occupation limitée de l’espace public (circulation et stationnement), des vertus sur la santé, l’absence de pollution, la bicyclette rassemblait déjà suffisamment d’avantages pour qu’elle trouve toute sa place dans les aménagements de nos villes.
L’apparition du Covid-19 ajoute un argument supplémentaire, le vélo permet une distanciation sociale dans les déplacements. Pouvoir circuler en toute sécurité sanitaire favorise le redémarrage de l’activité économique et sociale.
Ainsi, les déplacements à vélo apparaissent maintenant comme la solution la plus adaptée et des mesures sont présentées par les pouvoirs publics.
Avec un budget de 20 millions d’euros, le ministère de la Transition écologique a défini la stratégie suivante: permettre la réparation des vélos en allouant 50 euros par personne, favoriser l’installation de places de stationnement temporaires, développer la formation à l’usage de la bicyclette et créer des pistes cyclables provisoires sur l’espace public. En l’absence d’objectifs ambitieux, de plan d’ensemble et de texte réglementaire contraignant, on peut craindre un effet d’annonce de portée limitée.
A l’évidence cette crise va durer, un budget beaucoup plus conséquent et de nouvelles décisions s’imposent dès maintenant : gratuité des vélos en libre service après le déconfinement, aide à l’acquisition ou à la location, obligation pour chaque commune de proposer des locaux de réparation, formation et mise à disposition de réparat(rices)eurs, autorisation de rentrer les vélos dans les halls d’immeubles…
C’est ainsi que la région Île-de-France a pris des initiatives de mise à disposition de vélos (Véligo), de financement d’un Réseau Express Régional Vélo (RER V), de création de pistes cyclables.
Le département de Seine-Saint-Denis a, quant à lui, lancé en 2019 sa « Stratégie vélo 2024 » pour un territoire 100% cyclable d’ici 2024 avec un budget de 150 millions d’Euros.
Plusieurs communes proposent la création de pistes cyclables temporaires.
Pour aller au-delà d’une solution de circonstance, pour atteindre l’objectif d’une pratique généralisée du vélo, toutes ces mesures doivent devenir pérennes.
Certaines collectivités locales ont déjà fait le choix de développer les liaisons cyclables et ont une longueur d’avance sur celles qui partent de zéro ou presque. Pour que l’alternative « vélo » fonctionne, il faut que chaque secteur soit un élément de la continuité des axes de circulation afin d’éviter toute rupture qui réduit l’intérêt d’utiliser la bicyclette. C’est donc, pour nous, au niveau du territoire Grand Paris Grand Est qu’il convient de prendre des mesures et d’adopter un « plan d’urgence vélo ».
Dans les sept communes sur lesquelles ENDEMA93 intervient, aucune n’a réellement pris le virage cycliste. Si les pistes, les stationnements, les ateliers de réparation font cruellement défaut, c’est la « culture vélo » qui manque encore à nos élu(e)s.
Pour répondre aux besoins de la population de notre territoire en déplacements alternatifs à la voiture et aux transports en commun, pour prévenir la diffusion du Covid-19, ENDEMA93 demande aux élu(e)s de développer les mesures permettant de faciliter l’utilisation de la bicyclette sur le territoire.
Cette crise révèle aussi les effets pervers de l’aménagement de l’Île-de-France. Le surdéveloppement de l’activité économique de l’Ouest parisien au détriment de l’Est provoque un déséquilibre contraignant la population à des déplacements pendulaires journaliers, chronophages, générateurs de pollution et de promiscuité dans les transports en commun. Le Covid-19 exacerbe les inégalités des territoires, mettant en danger l’ensemble des Franciliens. ENDEMA93 demande une redéfinition des principes d’aménagement de notre région privilégiant l’environnement et la qualité de vie.