ENDEMA93 : coronavirus Covid-19, le jour d’après.
Depuis l’apparition du Covid-19 en fin d’année 2019, beaucoup de certitudes ont volé en éclats. L’espèce humaine se trouve face à un danger existentiel qu’elle n’a jamais eu à affronter. Si, dans l’histoire, des épidémies ont pu décimer la moitié de la population d’un pays ou d’une région du monde, jamais un virus mortel ne s’était répandu partout sur la planète en quelques semaines.
Dénoncer notre mode de développement
Déjà, dans les années 1970, des personnes conscientes avaient alerté sur les conséquences du productivisme à l’origine des pollutions et des destructions de notre environnement. A l’époque, elles demandaient une remise en question de notre modèle de développement. Elles avaient été prises, au mieux pour de doux rêveurs, au pire pour de dangereux ennemis du « progrès ».
Depuis, les scientifiques du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), ceux de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services IPBES), qui nous renseignent sur la destruction de la biodiversité au niveau mondial, ainsi que toutes les associations de protection de l’environnement internationales, nationales et locales, dont ENDEMA93, ont apporté la preuve que ces précurseurs avaient eu raison. Tout ce qu’ils avaient annoncé se réalise aujourd’hui. Le constat est sans appel, la destruction de notre climat et de notre écosystème par l’activité humaine ne se discute plus.
Nous sommes dans l’ère de l’Anthropocène, cette période géologique où, dans l’histoire de notre planète, l’homme est suffisamment fort pour modifier les lois qui régissent son environnement. Cette puissance, il la doit à son intelligence et à son imagination pour créer des systèmes démultipliant ses capacités naturelles. Evidemment, une telle capacité appelle à une sagesse au moins égale. Un pouvoir démiurgique ne peut être mu par un homme dépourvu de conscience sans causer de grandes catastrophes, cette pandémie en est une.
Ce virus est l’exemple dramatique de notre incurie à remettre en question notre mode de consommation.
Dénoncer le passage de la barrière des espèces
Depuis le début de cette épidémie de nombreux scientifiques, sociologues, historiens de la nature font le lien entre l’activité humaine et l’apparition de ce virus et dénoncent le « saut de la barrière des espèces ». Notre système, basé sur la prédation des ressources naturelles et l’expansion humaine incontrôlée, sur un type de développement privilégiant le profit immédiat au détriment de la préservation des mécanismes qui régissent l’équilibre de notre environnement, est pour une grande partie à l’origine du Covid-19. L’accaparement par l’homme de l’espace occupé par la faune sauvage augmente la promiscuité entre les espèces, créant des frictions inédites et des échanges aléatoires. Le coronavirus est le fruit de ces rencontres provoquées par l’activité humaine
Changer pour se préserver
Pour ne pas avoir laissé suffisamment d’espace aux autres espèces vivantes, l’homme doit, pour se préserver, s’isoler en respectant les distanciations sociales. Pour ne pas avoir voulu vivre avec la nature, il est obligé, s’il ne veut pas disparaître, de vivre confiné.
Cette pandémie est une secousse plus violente que les précédentes, mais qui sera considérée comme un épiphénomène au regard des suivantes, si aucun changement profond de nos modes de vie n’intervient. La nature ne se venge pas, elle évolue selon les conditions qu’elle rencontre. L’homme, par son développement, a endossé la responsabilité de ces conditions. Le retour à l’état de nature étant impossible, l’espèce humaine, si elle veut survivre, doit créer un nouvel équilibre planétaire avec le vivant pour pivot.
Toutes les générations sont concernées, ENDEMA93 invite les citoyens à se saisir des enjeux environnementaux à tous les niveaux d’intervention pour se préserver et préserver les générations futures. Avant, nous savions qu’un autre monde était possible, maintenant nous savons qu’un autre monde est obligatoire.
Eviter le pire en Seine-Saint-Denis
Notre association intervient sur sept communes, en Seine-Saint-Denis, là où la pandémie fait des ravages humains, sanitaires, sociaux, environnementaux. Nous sommes dans le département le plus touché en raison de la densité de sa population, du nombre de déplacements et des conditions de vie des plus démunis.
ENDEMA93 refuse les orientations de la Métropole du Grand Paris, qui conduisent à une croissance effrénée mortifère et accentuent le déséquilibre dont l’Est parisien est victime.
ENDEMA93 s’inscrit dans le mouvement général de dénonciation d’un modèle de développement basé sur le toujours plus et intervient localement pour lutter contre ses effets dévastateurs.
Nous agissons au quotidien contre la destruction des derniers espaces ouverts, en luttant contre l’artificialisation des sols, contre l’élimination de l’habitat naturel et de la biodiversité, en faisant la promotion des déplacements doux, en alertant sur l’utilisation des pesticides écocides et le modèle concentrationnaire de l’élevage, en participant à la création de productions locales et de circuits courts, en promouvant la réduction des déchets, en informant sur les économies d’énergie, en demandant plus de dispositifs de participation et d’initiatives citoyennes.
Il y a maintenant urgence à adopter les « 23 mesures pour une transition écologique » que nous avions présentées aux candidats lors des dernières élections municipales. (Lire ici)
Refuser un retour à la situation antérieure
A la faveur du confinement, les citoyens ont redécouvert un quotidien plus simple, un cadre de vie apaisé, une solidarité.
Dans une nature qui a repris ses droits, au moment où nous réapprenons à penser local, à faire nos courses à proximité de notre domicile, quand nous pouvons à nouveau respirer un air sain, écouter le chant des oiseaux, admirer les plantes spontanées et sauvages, ENDEMA93 refuse un retour à la situation antérieure et adhère au Pacte du pouvoir de vivre. (Lire ici)